« Effectivement, il y a sans doute de la souffrance. Mais bon, il faudrait tout de même relativiser, et ne pas voir du harcèlement derrière chaque réflexion désagréable. Oui, les gosses sont durs entre eux. Est-ce pour autant du harcèlement, de façon systématique ? Je n’ai pas l’impression qu’être un peu raillé fasse forcément perdre le sommeil et l’appétit. »
« La moquerie anodine entre gamins, on ne pourra jamais rien faire contre. »
« L’école n’a jamais été aussi sûre qu’actuellement. »
Campagne contre le harcèlement à l'école : hypocrite et opportuniste,
Par Jeanne Decouvainek, Professeur
Je trouve triste à pleurer le désintéressement complet de certains membres du personnel enseignant face à la souffrance d'élèves, régulièrement brutalisés par leurs camarades. Je trouve indécent de nier en bloc la souffrance de préados qui se font détruire et en gardent des séquelles irréversibles. Je trouve odieux de laisser progressivement les cours de récréation devenir des défouloirs où la loi de la jungle domine, observer les plus forts écraser les plus faibles, les bras croisés. Attendre nonchalamment que des institutions qui ne se mettront JAMAIS en place tombent du ciel pour s'occuper de la 'basse besogne'. Comme si être prof, c'était débiter son cours mécaniquement et corriger des copies. Des chiffres excessifs? Dire qu'il suffit de parler autour de soi, de lire des témoignages sur internet pour se rendre compte que non, je n'ai pas été la seule, que oui, ça laisse une cicatrice à vie, et que personne, ni le professeur, ni les surveillants, ne nous a soutenu quand nous nous sommes tournés vers eux. Mais putain, arrêtez de fermer les yeux sur des évidences. Quand on se fout de la jeunesse, on ne devient pas enseignante, madame la professeur...